Des coordonnées géographiques aux sourates et versets

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Tout d’abord, une coordonnée géographique est un site qui se situe sur notre planète. Ce système correspond à trois données spécifiques, à savoir la longitude, la latitude et l’altitude. Grâce à cette suite de chiffre, l’on peut alors localiser un endroit précis. Il peut s’agir d’une ville, d’une montagne ou bien d’un lieu construit par la main de l’Homme. Concernant la « sourate », c’est en réalité un chapitre du livre saint des musulmans, le Coran. C’est donc un terme qui renvoie aux parties du Coran. Le « verset » fait référence au paragraphe du Coran. Il s’applique aussi à la Bible qui est le livre des chrétiens, la Torah étant celui des Juifs. Contrairement aux idées reçues, la foi chrétienne et la croyance de l’islam ne sont pas incompatibles et se ressemblent parfois. Ces religions d’Abraham partagent de nombreux points communs. Par exemple, Dieu est unique et il est le créateur de l’univers. Jésus est présent et très important dans l’Évangile ainsi que dans le Coran (Issa en arabe), tout comme Marie. La géographie sacrée permet également de resserrer les liens entre les Hommes du monde entier. Il s’agit d’une analyse historique, qui prend pour racine la correspondance entre les coordonnées géographiques et les passages du Coran.

Quel est donc le projet divin derrière la parole de Dieu, rapportée par Mahomet ?

Mbacké Diop présente la Géographie Sacrée, publiée en novembre 2022 aux éditions Des Auteurs des Livres . Lors de cet essai complexe et riche en références, l’écrivain établit une connexion profonde entre le message coranique et les pays, personnages, dont Marie la mère de Jésus. Selon les coordonnées obtenues, toujours en rapport avec la sourate Al-Imran, ce lieu fait écho au Kenya.

Quelques pages plus tard, l’auteur rapproche la Somalie et la naissance de Jésus. Au fil de l’essai, l’auteur présente une structure très simple et facile à identifier et comprendre. Tout d’abord, au début de la page, on peut lire le nom d’un pays ou d’un site par exemple : République centrafricaine. Par la suite, l’écrivain affiche la latitude et la longitude. Puis, il compare à une sourate ainsi qu’un verset, en donnant le nom de la sourate concernée. De ce fait, il reporte en trois langues le passage du Coran en question.

En Français, Arabe puis Anglais…

Le choix d’inclure trois traductions est intéressant. En effet, il n’est pas rare d’établir des contresens ou d’entamer des erreurs de compréhension, si l’on se réfère à une seule et unique version. Après cette mise en relation entre coordonnées et textes saints, l’auteur délivre un genre de résumé, une constatation de ses observations. En l’occurrence, à la page 40, l’écrivain évoque le Golfe de Guinée au Ghana. La sourate correspondante s’intitule Les Bestiaux : « C’est Lui qui vous a créés d’argile ; puis il vous a décrété un terme, et il y a un terme fixé auprès de Lui. Pourtant, vous doutez encore ! » Il est communément admis dans la sphère scientifique et parmi les archéologues que le berceau de l’humanité se trouve bien sur le territoire Africain. Adam est façonné à partir de l’argile.

Toujours soucieux de traiter d’un évènement historique réel ou incertain, l’auteur parle de la rencontre entre Alexandre le Grand et une peuplade « qui ne comprenait aucun langage ». Le Coran donnerait donc l’emplacement exact de ce lieu, en Birmanie.

Mbacké Diop évoque également la chute de civilisations.

Comme les Mayas eu Mexique à la page 80. « Que de générations avant eux avons-Nous fait périr ! En retrouves-tu un seul individu ? ou en entends-tu le moindre murmure » : sourate Maryam. Pour rappel, ces cités se sont effondrées progressivement, à cause des guerres civiles, des invasions étrangères et divers dérèglements du système.

La théorie de la géographie sacrée de Mbacké Diop est intéressante pour un certain type de lectorat. Ce n’est pas une lecture strictement divertissante, que l’on parcourt dans le but de se rafraîchir les idées. C’est un texte intime et spirituel, qui conçoit la lecture du Coran telle une façon de mieux se représenter le réel. Certains passages sont particulièrement surprenants, comme la correspondance entre les données géographiques liées à la sourate As-Shuaraa. En effet, si l’on se réfère au livre de l’Islam, l’ensemble fait écho à l’Égypte, Louxor, à Moïse et Ramsès dans la vallée des Rois, plus précisément à l’acte de Moïse qui « jeta donc son bâton et le voilà devenu un serpent manifeste. »

Derrière l’ouvrage, l’homme désire porter un message puissant.

Pour cet écrivain originaire de Dakar, Diop Mbacké souhaite tirer à profit ses compétences de recherche et son profil scientifique. Sous la forme d’un livre, il délivre son approche de sa religion qu’est l’islam. Cet écrivain appartient plus spécifiquement à la branche « soufi », dans une congrégation où son guide le Cheikh Ahmadou Bamba le supervise. Passionné par l’Histoire, cet essai est aussi une bonne manière pour lui de faire honneur à son attrait pour les grandes civilisations comme l’Égypte, qui lui tient particulièrement à cœur. À la lecture de ce texte très spirituel, le lecteur est amené à se poser de nombreuses questions au sujet des messages dissimulés entre les pages du Coran. Est-ce vraiment un pur hasard ? Difficile de se prononcer à 100 %, mais le doute est permis.

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