Crise migratoire : tension entre la Pologne et la Biélorussie

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Des milliers de migrants se déplacent en permanence vers la Pologne depuis la Biélorussie. Ils espèrent rejoindre certains pays de l’UE par ce passage. La Pologne et l’UE accusent Minsk de lacer une « attaque hybride ».

Des déplacements inhabituels à la frontière des deux pays

Depuis quelques jours, plusieurs vidéos relatives à des déplacements de migrants foisonnent sur internet. Il s’agissait généralement d’une centaine de migrants qui marchaient le long d’une route. Mais, à en croire le ministère polonais de la Défense, on dénombrerait près de 4 000 personnes.

La plupart de ces migrants sont du Moyen-Orient et ils désirent atteindre la frontière Bruzgi-Kuznica entre la Pologne et la Biélorussie. Parmi eux, on retrouve plusieurs enfants et de nombreuses femmes. Certaines vidéos montrent des militaires de Minsk qui escortent les migrants vers cette frontière.

D’après un garde-frontière biélorusse ; « Selon ces réfugiés, ils se sont rassemblés pour former un groupe assez large pour empêcher leur expulsion forcée par la Pologne et attirer l’attention de la communauté internationale sur le non-respect des droits de l’homme en Pologne ». Cependant, d’autres estiment que leur déplacement est incité par la Biélorussie.

Quand Varsovie accuse Minsk !

Mateusz Morawiecki, Premier ministre de la Pologne, accuse Alexandre Loukachenko, président de la Biélorussie. Pour lui, il s’agirait d’une attaque non militaire de la part de Minsk. Il ajoute également que cette vague de migrations pourrait causer l’instabilité de la sécurité dans tous les pays de l’Union européenne.

Dans un de ces tweets, le Premier ministre polonais affirme ; « sceller la frontière polonaise relève de notre intérêt national. Mais aujourd’hui, c’est la stabilité et la sécurité de l’UE tout entière qui sont en jeu ».

La Pologne se déclare prête pour éviter l’insécurité au sein de l’UE. Mateus Morawiecki a annoncé sur Tweeter ; « Nous ne nous laisserons pas intimider et nous défendrons la paix en Europe avec nos partenaires de l’OTAN et de l’UE ».

Une crise sans précédent

Le nombre de demandeurs d’asile qui se tourne vers la Pologne ne cesse d’augmenter depuis le mois d’août. De son côté, le gouvernement essaie de contenir la crise en luttant contre le passage des migrants de la Biélorussie vers la Pologne.

Dans 183 localités polonaises qui se trouvent près la frontière, l’état d’urgence a été décrété. La presse, le public ainsi que les ONG ont reçu une interdiction formelle de se rendre dans ces zones. Ces localités sont uniquement accessibles aux habitants de la région.

Les dispositifs mis en place ne permettent pas d’empêcher efficacement le passage des migrants en Pologne. Il est très difficile aux équipes en places de contrôler environ 750 tentatives de traversées par jours et les passages clandestins. Le parlement polonais a voté un budget de 350 millions d’euros, pour mettre en place un mûr. Il sera érigé sur les 418 kilomètres qui séparent la Pologne et la Biélorussie.

Selon les propos de certains migrants, les militaires biélorusses les empêcheraient de faire marche arrière. Ils les poussent plutôt à se rendre en Pologne. Or, certains d’entre eux désirent retourner dans leurs habitats d’infortune en Biélorussie. Et pour cause, les températures sont désagréables à la frontière.

La réponse de la Biélorussie

Minsk réfute toutes les accusations du gouvernement polonais. Il fait mention du « mépris de longue date de Varsovie pour la réalité objective et ses approches dignes de la politique de l’autruche pour résoudre des problèmes graves ».

En outre, le ministère des Affaires étrangères de Minsk a aussi averti la Pologne. Elle accuse celle-ci qui pourrait faire recours à des pratiques illégales afin de contrôler ces frontières. Dans une interview, le président de la Biélorusse affirme qu’il ne « se mettra pas à genoux » face à l’Union européenne. Il estime vouloir uniquement la paix entre les deux parties.

Que dit la communauté internationale ?

« L’instrumentalisation des migrants dans un but politique est inacceptable », a déclaré la présidente de la Commission européenne. Elle demande aux membres de l’UE d’adopter de nouvelles mesures contre le gouvernement biélorusse. Les compagnies aériennes qui acheminent les migrants vers la Biélorussie sont aussi visées par des sanctions.

Washington s’indigne de « l’exploitation politique et la manipulation de personnes vulnérables par le régime » de la Biélorussie. L’OTAN tient également la même position en jugeant « inacceptable (…) l’utilisation des migrants par le régime Loukachenko en tant que tactique hybride ». Bien que Vladimir Poutine, le président russe, soit en permanence avec le gouvernement biélorusse, sa position n’est toujours pas connue du grand public.

 

 

 

 

 

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